« Mon compagnon ne mange presque plus, et ne sort presque plus au préau. Sur les trois derniers mois, je lui ai envoyé 1500€ pendant le confinement, pour pouvoir plus communiquer. 20 minutes de vidéoconférence gratuite, c’est pas suffisant pour compenser la suspension des visites. »

Compagne d’une personne détenue, prison de Leuze, 8 juillet 2020

« J’ai demandé à être en section fermée (et pas en communauté). Le problème c'est que maintenant je ne peux même pas choisir quand je prends ma douche, ils viennent me chercher même avant 8h, alors qu’en section ouverte ils choisissent quand ils prennent leur douche, ce n’est pas juste. Pourquoi une différence entre les deux ? »

Personne détenue anonyme, prison d’Andenne, 8 juillet 2020

« Moi, je n’ai pas de sang sur les mains, j’ai tué personne. Mais après 8 ans de prison… je suis dans un tombeau ouvert. »

Personne détenue anonyme, Prison d’Andenne, 8 juillet 2020

« On est palpés sans gants, les masques que nos familles nous amènent sont confisqués. On recevait 10€ tous les 10 jours pour le téléphone, mais là on n’a rien reçu en juin. En juillet ils l'ont remis, mais on dépense 110, 120, 140€ par semaine. Le coût de la cantine a doublé. Mon père me dit que l’eau au Colruyt est à 0,12€, ici la cristalline coûte 0,50€.»

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 8 juillet 2020

"Venez avec une caméra cachée, vous verrez l’état des cellules : elles sont remplies d’amiante."

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 8 juillet 2020

« On a déjà perdu la liberté. On n’a pas le droit en plus d’être persécutés. »

Personne détenue anonyme, prison d’Andenne, 11 juillet 2020

« Nos familles, elles sont aux oubliettes. Je n’ai pas vu mon fils, un bébé malade, depuis 14 mois. Ma femme habite Bruxelles, elle ne sait pas venir me voir avec les transports. Je devais être transféré plus près à partir du 30 mars, mais avec le confinement ça a été annulé. »

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 8 juillet 2020

« Ceux qui rentrent de permission de sortie, ou de congé, ils reviennent en section normalement… sans consultation médicale. »

Personne détenue anonyme, Prison de Lantin, 8 juillet 2020

« Quand ils prennent leurs douches ils sont remplis de plaques, de boutons, tellement il y a de calcaire dans l’eau. »

Mère d’une personne détenue, prison de Lantin, 8 juillet 2020

« Pour aller visiter mon fils, on me force à enlever mon soutien-gorge parce que les baleines sonnent au portique, je suis complexée. »

Mère d’une personne détenue, prison de Lantin, 8 juillet 2020

"Son binôme a fait une rage de dent, il demande pour avoir rendez-vous on lui répond "fallait pas manger des chiques". Le dentiste ? Il est appelé 'le boucher'."

Mère d’une personne détenue, Prison de Lantin, 8 juillet 2020

"Il m’a dit qu’heureusement lui avait un téléphone en cellule pour maintenir le contact. Ceux qui n’en ont pas et qui n’ont pas l’argent pour passer des appels, n’ont pas eu de contact avec leurs proches pendant des mois."

Proche d’une personne détenue, prison de Marche-en-Famenne, 11 juillet 2020


« Il peut prendre sa fille dans les bras mais pas toucher sa femme, ça n’a pas de sens. Aussi, les distances sont imposées lors des visites alors que les agents ne les respectent pas et que trois quarts d’eux ne portent pas de masque ».

Proche d’une personne détenue, prison de Marche-en-Famenne, 11 juillet 2020
"Avec mon compagnon, on a le sentiment que la prison est restée en confinement depuis mars, que la vie ne reprend pas son cours."

Compagne d’une personne détenue, Prison de Lantin, 11 juillet 2020

« Avant la crise, mon père venait me voir toutes les semaines. Maintenant il ne vient plus parce qu’il est âgé et qu’il a peur de venir étant donné les conditions sanitaires en prison. »

Personne détenue anonyme, prison d’Andenne, 11 juillet 2020

« Je n'ai pas pu travailler depuis 2 ans. On me maintient sous le seuil de pauvreté : 50€ d’aide sociale c’est rien, je paie la télé… et avec le téléphone ça part vite »


Personne détenue anonyme, Prison d’Andenne, 15 juillet 2020


"Après mon congé pénitentiaire, en rentrant à la prison, je suis restée une nuit à l’isolement : sans boire, sans manger, pas moyen d’appeler ma fille ni rien, jusqu’à ce que le médecin puisse m’examiner.
J’avais pourtant demandé à la direction au téléphone si j’allais être isolée et on m’avait dit de « pas me tracasser »."


Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 4 novembre 2020


"On nous laisse 23/24h en cellule actuellement avec la situation sanitaire."

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 4 novembre 2020


« Koen-Geens il a pas chipoté au premier confinement. Après une semaine on était sorti. Je suis resté dehors 87 jours. Là le nouveau ministre veut endurcir la justice avec de nouvelles lois en défaveur des détenus.Mais en fait il crée l’INjustice. Il veut que les gens paient. Il a pas d’humanité. Il nous laisse pas la chance de sortir et trouver quelque chose, et après ils veulent qu’on soit réinsérés mais c’est pas possible. Ils nous en donnent pas la chance, ils nous font juste croire. »

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 18 novembre 2020


"Sept jours après être rentrée de mon congé pénitentiaire, on m'a fait un test Covid, j'ai été testée positive : isolement complet jusqu’au 16 novembre. Mais seulement, entre temps, je suis allée au préau, j’ai pu contaminer des gens."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 4 novembre 2020
« Il ne faut pas oublier que les conversations au téléphone sont sur écoute en prison. (…) Donc il y a aussi de l’auto-censure des détenus. (…) Les détenus n'osent pas parler. »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, le 21 novembre 2020

"Je veux trouver une solution pour aider les détenus, pour que ce soit moins frustrant d’être dans cette situation sans savoir pour combien de temps. Je pense surtout aux détenus les plus vulnérables, que ce soit au niveau psychologique, en terme de ressources financières, de « savoirs intellectuels », ou de la non maîtrise de la langue. C'est eux qui ont le plus besoin d'aide,… parce que c’est ceux qui avaient déjà des ressources à l'extérieur arrivent à avoir de l'aide plus facilement. »

Ex-personne détenue anonyme, prison d’Arlon, 11 novembre 2020


"Après qu'on ait confisqué les affaires de mon fils, un gardien lui a dit : « c'est que le début, ça ira si loin que tu finiras simplement avec un pyjama avec des rayures".

Mère d’une personne détenue, prison de Louvain-Central, 5 août 2020

« Je connais seulement le cachot… Je prends 7 jours d'isolement pour n’importe quoi. Je pleure comme un gamin. C’est vraiment horrible. Je pète des plombs. »

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 16 novembre 2020

« Ils sont en train de jouer avec ma tête dans cette prison. Ça fait 6 mois que je dois voir le Tribunal d'Application des Peines. Ils utilisent la pandémie comme excuse pour nous laisser en prison.
C’est un abus de pouvoir, un abus de faiblesse parce que on est en prison. »

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 16 novembre 2020



« C’est pas une prison là, c’est Guantanamo. »
« Il n’y a pas de droit de l’Homme dans ce pays. C’est un pays de dictature camouflée, ils pensent qu’on est des moutons. »

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 16 novembre 2020

« Il y a beaucoup de détenus qui sont dans la misère. Ils n’ont pas d’argent pour appeler. »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 12 décembre 2020

"Je n’arrive pas à trouver un job stable parce qu’à chaque fois, on me demande un certificat de bonne vie et mœurs… et c’est écrit que je suis passé par la prison."

Ex-personne détenue anonyme, prison d’Andenne et Lantin, 27 novembre 2020

« Je n’ai pas de famille à l’extérieur, donc personne à qui parler. J’ai perdu mon travail dans la prison, à cause du Covid. Je l’ai attrapé pendant le confinement, j’ai été testé positif. Pendant cette période, je n’ai pas pu recevoir ni mes médicaments ni mes soins alors que j’ai des problèmes cardiaques. J’ai dû rester 24h/24 dans ma cellule, personne ne venait vérifier que j’allais bien. »

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 11 juillet 2020
"Je n'ai pas pu avoir de contact avec le Service d'Aide aux Détenus (SAD) depuis 6 mois à cause du Covid, des congés, vacances.."

Personne détenue anonyme, prison d'Andenne, 15 juillet 2020

"Les gens meurent dans les meilleurs des hôpitaux à cause du Covid, imaginez comment ça se passe dans une prison."

Personne détenue anonyme, prison d'Ittre, 25 juillet 2020

"Je suis étranger, je suis enfermé ici sans que l'on m'ait affecté d'avocat en charge de mon dossier, ni pénal ni en droit des étrangers. Je n'arrive à contacter personne. Les démarches sont difficiles à faire.
Je suis à bout, j'ai pensé plusieurs fois me donner la mort."

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 22 juillet 2020

"Les détenus ont l’obligation de porter un masque mais les gardiens n’en portent pas tous, ça génère des tensions quotidiennes. Par exemple, le directeur a rendu le port du masque obligatoire pour tous lors des activités mais certains agents ne le mettent pas."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

"Depuis 4 mois et le début de la crise sanitaire, on n'a plus droit à rien en prison : plus de visites, de permissions de sortie, de réductions de peines...
Nous lisons les journaux et regardons la télé ici, et ça ne parle jamais de nous. Si vous voulez apaiser les tensions, donnez 6 mois de réduction à tout le monde, et parlez des détenus."

Personne détenue anonyme, prison d'Ittre, 25 juillet 2020

"Les agents n'arrêtent pas de dire aux détenus de garder les distances et le masque, et eux ne respectent rien du tout ! Vendredi passé j'ai visité mon compagnon, tout se passait normalement, mais une fois repartie mon compagnon m'a appelé pour m'expliquer qu'après mon départ les agents l'avaient fouillé sans gants ni rien, alors que nous ils nous avaient interdit de nous toucher… Raison de la fouille : « Madame bougeait trop pendant la visite »."

Compagne d'une personne détenue, prison de Saint-Gilles, 22 juillet 2020
"Nous n'avons pas de numéro vert en prison, alors que nous n'avons même pas d'argent pour appeler les associations susceptibles de nous aider".

Personne détenue anonyme, prison d'Ittre, 25 juillet 2020.

"Le roi donnait des grâces avant. Aucune grâce après avoir subi le confinement en prison. Tous les détenues devraient avoir droit à 6 mois en moins. Les remises de peine ça fait du bien au moral."

Personne détenue anonyme, prison d'Ittre, 25 juillet 2020

"Le plus gros problème c'est la lenteur avec laquelle sont traitées nos demandes de congés ou de permissions de sortie. Tout le monde est lent : le Service Public Fédéral (SPF) et la Direction Générale (DGD). Ils font volontairement traîner nos demandes. Toujours pas de réponses pour des demandes introduites en février dernier. Ça crée des tensions chez les détenus, il ne faut pas s’étonner que les détenus fassent des mouvements dans les préaux et qu’ils refusent de rentrer."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

"Comme il y a parfois 5 mois entre l’introduction d’une demande de permission de sortie et la réponse, et qu'on ne peut introduire des demandes que tous les trois mois, on perd 2 mois et on se retrouve à ne pouvoir de facto introduire que 2 demandes par an. Mon avocat a écrit au directeur de la prison à ce sujet, mais sans réponse. Les avocats d’autres détenus ont également écrit au directeur, sans succès."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020"

"Après ce qu'on a vécu ces derniers mois on devrait avoir un dédommagement moral, ou une réduction de peine. Ils veulent nous rendre gagas."

Personne détenue anonyme, prison d'Ittre, 25 juillet 2020

"Le Service Public Fédéral et la Direction Générale ne font rien pour nos congés ou permissions de sortie. Il ne faut pas s’étonner qu'on pète des plombs sur les agents, qu'on prennent des médicaments ou qu'on s’ouvre les veines. Les détenus qui pètent des plombs sont systématiquement menottés par les agents. "

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

"Les agents nous menacent en nous disant:« tu mets ton masque ou je te mets un rapport » alors qu’eux, ils se parlent entre eux sans en mettre."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

"Hier, un détenu s’est ouvert les veines à la prison mais personne n’est au courant à l’extérieur."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

"Un détenu qui a eu une visite intime hors surveillance (VHS) mercredi n’a toujours pas vu le médecin pour se faire tester au Covid et on est samedi. Il est donc toujours à l’isolement aujourd’hui, alors qu’il aura dû voir un médecin dans les 24h."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

"La commission de surveillance ne se rend plus en prison depuis la crise sanitaire, et c'est impossible de la contacter. Le numéro communiqué pour la joindre pendant le Covid est bloqué/interdit actuellement. Les courriers adressés à la commission ne sortent pas. Pour que les courriers finissent pas être envoyés à la Commission il faut les faire transiter par notre famille pour qu'elle les envoie elle-même. Sur 100 courriers, seuls 5 parviendront à la commission."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 29 juillet 2020

« On a isolé mon fils, on empêche qu'il reçoive de l'argent sur son compte, il ne peut pas m’appeler. Hier on a confisqué ses affaires dans sa cellule. »

Mère d’une personne détenue, prison de Louvain-Central, 5 août 2020

« Deux détenus ont eu un rapport à l’issue d’une visite car ils ne portaient pas leur masque, alors qu’il était stipulé que le masque n’était pas obligatoire pendant les visites une fois qu’on était assis. »

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 3 octobre 2020

"Il y a pas moyen de porter plainte auprès des commissions de surveillance parce que si on le fait, on se met les agents à dos. Les agents nous menacent de nous faire transférer, alors qu’eux ils respectent rien au niveau des mesures : ils servent les repas sans gants, ils discutent à cinq les uns à côté des autres sans masque."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 4 novembre 2020

"Les visites en présentiel ont à nouveau été supprimées depuis la semaine dernière. Pareil, les psychologues ne viennent plus. Nous n'avons plus non plus l'accès à la cantine ou aux plaque chauffantes. Nos permissions de sortie/congé ont également été suspendues, on ne sait pas pour combien de temps. Plus non plus la possibilité de travailler. Il n'y a eu que 2 cas de Covid dans la prison, il y a 15 jours.
Je ne sais pas si c'est lié aux mesures gouvernementales ou juste à notre prison, on ne nous explique rien."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 28 Octobre 2020

"Depuis 3 semaines, on nous retire tous nos droits petit à petit, sans qu’on ne puisse rien dire : suppression des activités sportives et des autres activités ; on ne peut plus aller cuisiner ni acccéder aux plaques chauffantes en cellule ; on n’a plus qu’un préau par jour au lieu de deux ; plus de visites ; le travail a été suspendu donc plus de rentrée d’argent pour s'acheter des trucs du quotidien..."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 4 novembre 2020

« La base du problème c’est le système judiciaire, pas la prison.»

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, le 21 novembre 2020

"À Saint-Gilles, il y a beaucoup de règles qu’ils ne respectent pas. Le Directeur de la prison, je ne l’ai jamais vu de ma vie. Je suis solo dans ma cellule en quarantaine depuis deux mois. Les surveillants ils pleurnichent à la télé mais c’est eux qui ramènent le Covid en prison."

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 16 novembre 2020
« On comprend qu’il y ait des problèmes, mais qu’on nous le dise. Ici personne ne nous dit rien. Il n’y a rien sur nous dans les médias. On est obligés de faire du bruit, c’est comme ça qu’on a pu avoir les douches pour aujourd’hui… Suffit que quelqu’un se mette à crier et à frapper la porte et tout le monde s’y met avec lui. Il faut bien être solidaire ».

Personne détenue anonyme, prison de Mons, 14 novembre 2020
"Maintenant nos préaux sont très, comme des compartiments. Avant on avait des activités dehors, plus maintenant(...).
Pendant quelques jours il n’y a même pas eu de préaux, parce qu'il y avait des cas Covid. C'était très dur"

Personne détenue anonyme, prison d’Ittre, 2 décembre 2020

« 21 détenus contaminé. Confinement stricte du 30 octobre au 19 novembre = c'est à dire ni transfert, ni commission de surveillance, ni visite (appel vidéo possible), ni préau et dépistage pour tous les détenus. »

Personne détenue anonyme, Prison d’Ittre, le 28 novembre 2020


« Si un détenu est traité comme un chien, quand il sort, il aura la haine. Il va récidiver.»

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 20 janvier 2021

« La directrice ne passe pas malgré les rapports que j'envoie pour demander des informations. Je reçois une réponse de deux mots ajouter au rapport que j'ai rédigé. »

Personne détenue anonyme, Prison d’Ittre, 28 novembre 2020

"Depuis l’arrêt des visites, il y a 5 ou 6 détenus qui prennent des médocs pour dormir toute la nuit et toute la journée. Mon co-détenu fait ça. Je pense qu'il a peur d'être éveillé et de vouloir se suicider. Il ne voit plus sa famille ni sa psy. C'est devenu un légume pour éviter les envies suicidaires. »

Personne détenue anonyme, Prison de Marche-en-Famenne, 28 novembre 2020

"J’ai été victime du système judiciaire et je me sens dans mon droit de faire éclater tout ce qui ne va pas dans ce système."

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 23 décembre 2020

"J’ai l’impression que les agents aiment façonner la jalousie entre les détenus."

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 12 décembre 2020

"Les psys se prennent pour Dieu. Ces gens-là décident qui doit sortir de prison ou non. Leur rôle est d’émettre un avis qui sera pris en compte par le juge du Tribunal d'Application des Peines. Ils savent pertinemment que le détenu sera dans l’obligation de se soumettre entièrement à eux. Sinon, ils émettent un avis négatif."

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 2 décembre 2020
« Ils utilisent parfois la technique du lavage du cerveau avec nous : rupture totale avec le monde d’avant dans le but d’obtenir des aveux. J’étais tout seul dans une cellule, isolement total, confusion mentale. Une fois qu'on se sent seul au monde on attend qu’une personne extérieure vienne nous sauver, en général l’avocat. Tous les détenus ont confiance en leur avocat, mais quand l’avocat refuse d’aider, de croire en l’innocence du client, on veut alors faire des aveux ! »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 23 décembre 2020
"Les chambres duo ('faux duos')font la même taille qu’une cellule individuelle, mais avec un lit superposé. Les cellules ne respectent pas la loi de 2005 car elles font que 10m², y compris les doubles. Les 'faux duos' c’est pour les arrivants normalement, sur une petite période. Moi, j'y suis resté 7 mois."

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 23 décembre 2020


« En Belgique en appel, on peut avoir une peine plus importante qu’en première instance. Demandez aux prisonniers pourquoi ils ne font pas appel, c’est parce qu’on nous décourage de le faire ! »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 23 décembre 2020
« Je devais avoir une séance au Tribunal d'Application des Peines le 17 décembre 2020, mais on n’est pas venu me chercher, l’avocat n’a rien fait pour venir me chercher donc il a plaidé tout seul, et le retour a été négatif. Je peux pas refaire appel avant novembre 2021, pour espérer pouvoir sortir alors seulement en 2022. »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 23 décembre 2020
« On n'a plus d’activités, plus de formations, quelques ateliers qui continuent mais peu. On sort 2 fois par jour. Une heure matin, une heure après-midi. Pas tous en même temps, par aile (pour éviter les contaminations). On reste confinés dans les cellules le reste du temps. On a des visites uniquement sur rdv en virtuel. »

Personne détenue anonyme, rison de Marche-en-Famenne, 6 janvier 2021

« Je fais 200km pour 1h de visite »

Compagne d’une personne détenue, prison de Leuze, 8 juillet 2020
"Je suis tombé en prison à cause d’une personne qui est complice dans l’affaire. Cette personne est maintenant incarcérée à Marneffe comme moi, alors que c’est interdit. Résultat ? Je ne sors plus en promenade depuis qu'il est là, et ça fait 2 mois et demi qu’il n’est pas allé au préau. »

Personne détenue anonyme, Prison de Marneffe, le 27 janvier 2021

« On est bons locataires, l’Etat est bon payeur. Il y a une connivence entre les directions qui décident de tout et les sociétés privées. »

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 20 janvier 2021


« Hier, un détenu s’est suicidé à la maison d’arrêt de Leuze. »

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 13 janvier 2021

« À un moment, il n’y a plus de perspectives, vous êtes enfermés en cellule 22h/24h. Il n’y a même pas de fenêtres. »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 20 janvier 2021
"Une personne est décédée à la prison de Leuze hier. Il était apprécié des autres détenus. Un groupe s’est mobilisé pour faire une cagnotte et envoyer un bouquet à la famille. C’était une personne appréciée qui aidait les autres. J’espère qu’il ne s’est pas fait harceler »

Personne détenue anonyme, Prison de Leuze-en-Hainaut, 13 janvier 2021

"J'aimerais dénoncer les conditions atroces dans lesquelles on nous met: vermines dans les douches, cellules pourries, odeur de brûlé dans les cellules..."

Personne détenue anonyme, prison de St-Gilles annexe psychiatrique, 2 septembre 2020

"Il n'y a même pas de lampe pour appeler les gardiens, il faut frapper sur les portes. Par contre, pour mettre des nouveaux grillages sur les fenêtres ils ont de l’argent. Les gardiens sont censés passer la nuit sur place en prison, mais ils ne le font jamais, donc si t’as un problème impossible d’avoir de l’aide de toute la nuit."

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 4 novembre 2020

"Pas de machine à lessiver pour laver ses vêtements. Ils nous donnent du linge à la prison (pantalon, qq t-shirt, serviette) mais ils sont lavés toutes les trois semaines seulement ! On a le droit à seulement 2 douches par semaine, de 5 minutes.

Personne détenue anonyme, prison de Lantin, 4 novembre 2020

"Nos permissions de sorties ont été suspendues à cause du Covid, sauf que les avis émis par le Service Psychologique pour nos demandes de libertés conditionnelles dépendent en partie si nos sorties se déroulent bien. Le Tribunal d'application des peines a refusé ma demande de liberté conditionnelle à cause d'un avis négatif du SP, en disant que je n'étais pas sorti depuis octobre. Mais si je ne suis pas sorti c'est à cause du gouvernement... Là les permissions sont à nouveau suspendues jusqu'au 30 juin."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 31 mars 2021

"C’est le bordel total. On en parle pas dans les médias, il y a beaucoup beaucoup de détenus positifs au Covid. C’est l’hécatombe. On a tous été testés il y a deux jours. Mon co-détenu est positif, je suis à l’isolement avec lui alors que je suis négatif (...). Même la nourriture est rare car peu de personnel en cuisine, eux aussi sont malades. C’est l’isolement total, il n’y a personne."

Personne détenue anonyme, prison de St-Gilles, 13 mars 2021
"Depuis ma sortie de prison, je suis dans état psychologique en yoyo. Dès que je me retrouve seul, je repense aux serrures, à l'isolement, aux matons(...) J'ai totalement subi mon incarcération, c'était en plein Covid, j'y étais juste pour rébellion politique. La sortie de prison, c'est le pire. Aujourd’hui dans ma maison, je fais des allers retours dans mon salon, sans m'en rendre compte, ça représente exactement la distance qu’il y avait dans ma cellule entre la porte et la fenêtre."

Ex-personne détenue anonyme, 1er mars 2021

"Pendant mon incarcération je m'étais lié d'amitié avec mon co-détenu (...), ça crée des liens quoi que l'autre ait fait. Et lui, il s'est suicidé. J'ai toujours son fantôme qui me hante, parfois je le vois physiquement."

Ex-personne détenue anonyme, 1er mars 2021

"Les règles ne sont clairement pas les mêmes pour tout le monde ici.
Je me suis pris un rapport et 2 jours d’isolement car j'ai refusé de porter mon masque lors de mon repas, c’est une première ! Alors que depuis le débuts des agents pénitentiaires servent les repas sans masques ni gants.
Ils n'appliquent pas les distanciations et les gestes barrières (...). On demande des vaccinations."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 1er mars 2021

" On a détecté des cas de Covid, donc depuis une semaine pas de préau, ni de douche, ni de ramassage de poubelle depuis 1 semaine.On est 24/24h en cellule. Les surveillants rentrent en cellule sans masques."

Personne détenue anonyme, prison de Namur, 1er mars 2021
" Je suis là depuis 2 ans et demi, et ça fait 2 ans et demi que je demande mon transfert(...). On me propose de faire des trucs ici... j’ai pas envie de devenir un criminel, j'ai juste roulé sans permis moi, je veux changer d’endroit, pour mon moral (...).
La direction fait des transferts contre 2000-3000€, il y a des pots de vin tout le monde sais ça.”

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 10 mars 2021

"Ma fille s’est tenue à carreau pendant 6 ans dans la prison de Berkendael, et maintenant elle est mise au trou depuis 15 jours à Lantin, en quarantaine. Elle a fait un test covid avant d’être transférée mais ils n’en tiennent pas compte. En deux semaines, elle a pris qu’une douche. Elle a droit à rien, même pas des médicaments. Elle est hyperactive donc elle devient dingue. Elle est même allée jusqu’à nettoyer les murs."

Mère d'une personne détenue anonyme, prison de Lantin, 10 mars 2021

“Je travaille comme servant ici : 50€/mois.”

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 10 mars 2021

"On est enfermé H24. Le personnel est désagréable avec nous, ils nous poussent à la faute ! Le préau c’est au bon vouloir, par manque de personnel. Les agents ont un comportement dégoutant, ils mettent le pression et cherche à créer l’incident (...). Ils endorment les gens avec des médicaments. Il y a des gens qui ne font que dormir, ici personne ne crient, t’entends rien, on dirait un HP.”

Personne détenue anonyme, prison de Leuze, 9 janvier 2020

" Je suis à bout psychologiquement, je n'ai plus la force de me battre. Je suis en détention préventive depuis 7 mois et l'instruction de mon dossier n'avance pas, alors que l’instruction déjà faite contredit de plusieurs manières le chef d’instruction. J'ai besoin de soutien."

Personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 14 avril 2021

“J’ai peur qu'il arrive quelque chose à mon fils. Plusieurs détenus, dont lui, sont à l'isolement jusqu'au 9 avril car le médecin de la prison est positif au Covid. Un ami de mon fils a eu le Covid et ils ont mis beaucoup de temps à le transférer à l’hôpital. Il a dû être transféré en urgence à Liège et a failli y passé. Je n'ai pas de nouvelles de lui. Je n’ai pas envie de perdre mon fils.”

Mère d'une personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 29 mars 2021

“Ma fille a travaillé comme couturière pendant 2 ans dans la prison de Berkendael. Elle travaillait comme une dingue pour se faire 400€/mois. Parfois elle travaillait jusque 23h sinon le lendemain elle se faisait engueuler."

Mère d'une personne détenue anonyme, prison de Berkendael, 10 mars 2021

"Il y a eu un suicide il y a 1 mois, un coéquipier de celulle. Depuis 2010, il y a déja eu 8 morts, 5 par médicaments et 3 pendus je crois."

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 10 mars 2021

“Je fais des cauchemars comme j’en avait jamais fait, je veux un psy et on me dit que j’en ai pas besoin.”

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 10 mars 2021

“J’aimerais que vous compreniez que j’utilise mon crédit pour vous appeler vous plutôt que mes enfants ! ”

Personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 9 janvier 2021

“Quand il y a bagarre c'est à nous de séparer les gens. Un des matons fait exprès de mettre ensemble deux détenus "à séparer", pour pousser à bout (...). Déja qu’on a un problème avec l’autorité à l'extérieur de la prison... alors t’imagines ce que ça fait d’être là bas ?”

Personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 9 janvier 2021

"Il y a pas d’air, pas de fenêtre. J’ai la tête qui tourne, des vomissements, des plaques, des boutons... J’ai jamais eu ça avant. Certain sont à 2 dans une cellule de 5m², on sait pas fumer ou respirer

Personne détenue anonyme, prison de Leuze, 9 janvier 2021

"Je suis loin de ma femme et de mes enfants, j'ai le téléphone tous les jours mais je ne les ai pas vu depuis 7 mois. Je suis privé de ma liberté mais pas de mes droits ! 15 ans de prison et je n’ai jamais vu une situation comme ça."

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 9 janvier 2021
" Avant j'étais à la prison de Leuze. Un surveillant m'a fait croire que j'avais un rapport directeur sans me dire pourquoi, puis il m’a dit que c’était une blague. Ensuite, il m’a dit que j’allais être transféré alors que je ne l’avais pas demandé. J’ai commencé à m’énerver, et il m’a dit que c’était encore une blague, et ajoutant 'roh si on peut plus faire d’humour’ (...). Depuis que j’ai déposé plainte à la commission des plaintes j’ai l’impression qu’on me le fait payer”.

Personne détenue anonyme, prison de Leuze-en-Hainaut, 19 mai 2021

“Je me suis fait agressé par mon co-détenu devant des surveillants qui n’ont pas bougé. J'ai demandé un cellule solo, mais on me l'a refusé. J'ai l’impression d'être discriminé, j’ai pas compris pourquoi les surveillants ne m’ont pas aidé”.

Personne détenue anonyme, prison de Mons, 19 mai 2021
“J’ai été transféré à Bruges pour raison médicale, mais je ne parle pas néerlandais. J'essaye de faire des efforts, j'ai un dico, mais ça ne sert à rien. Quand je parle en français, les gardiens ferment l’oeilleton ou raccrochent l'interphone. Tous les documents que je reçois sont en néerlandais."

Personne détenue anonyme, prison de Bruges, 15 mai 2021

“J’ai 65 ans et je ne veux pas mourir en prison”.

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 23 juin 2021

" St Gilles c’est de pire en pire. La nourriture est de pire en pire.
Il y a de plus en plus d'harcèlement par le personnel, les insultes
sont constantes.
St Gilles, ici on l’appelle 'la prison de l’enfer' ".

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 23 juin 2021

" Le personnel fume dans les couloirs hors des zones fumeurs, et quand
on leur fait remarquer ils répondent « Tu n’as pas à te mêler de ça ».
J’aimerais que tout le monde sache ce qui se passe ici."


Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 23 juin 2021
“J’ai déjà fait plusieurs tentative de suicide, avec un draps de lit, en avalant de l’acide…”.

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles Mons, 23 juin 2021

"J’ai eu une éventration diagnostiquée par le médecin (rupture de tissu à l’estomac) il y a 5 mois. On doit
m’envoyer chez le chirurgien de la prison mais il n'a pas le temps. Grosse boule épaisse proche du nombril. Rien ne bouge depuis le diagnostic du généraliste."


Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 23 juin 2021

“Je souffre aux dents depuis 1 mois, suite à un rendez-vous de 3 minutes chez le dentiste qui m'a injecté un produit auquel je réagis mal. Depuis 15 jours mes dents noircissent, s’effritent et me font souffrir. Je n'arrive plus à manger, on me donne juste des petites portions de soupe en me disant que ça suffit. Je maigris de plus en plus, impossible d’aller travailler.
J’ai eu un rapport disciplinaire parce que je me suis énervé
chez le dentiste..."

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Gilles, 23 juin 2021

"Il y a une mise en quarantaine préventive de 7 jours pour tous les détenus qui reviennent de permissions de sortie, de congés pénitentiaires etc... Sauf qu'ils tardent à nous faire les tests à notre retour, ça traîne, et du coup on se retrouve isolé 10 jours souvent, voire 14 parfois."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 16 juin 2021.

“La nouvelle circulaire du 10 juin nous autorise à nouveau à avoir des contacts pendant les visites, mais les agents réclament de garder des distances, ils ne respectent pas les règles de la circulaire.
Je voulais m’asseoir à coté de ma femme en visite, et ils ont mis 2 tables entre nous, alors que la
circulaire disait clairement que l’on « récupère « 
nos contact physiques."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 16 juin 2021
“ Aucune nouvelle des vaccins, on nous endort dessus depuis 1 mois."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 16 juin 2021

"Tout le monde a besoin de liens et de contacts humains ! Et là on a
juste droit à une bise de bonjour et une bise d’au
revoir lors des visites."

Personne détenue anonyme, prison de Marche-en-Famenne, 16 juin 2021

“On met en place des maisons de transition
mais aucune annonce n'est fait aux détenus pour qu'ils puissent
y aller. Et après, on les ferme car il n'y a pas assez de
détenus ... On marche sur la tête”.

Personne détenue anonyme, prison de Forest, 1 juin 2022

"Je peux comprendre que mon courrier soit lu, mais là, il n'est
même pas envoyé. Je n'ai plus de famille, plus personne, j'ai
seulement voulu écrire à l'organisme de formation et le
courrier n'a pas été envoyé".

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Hubert, 1 juin 2022

"Je travaillais aux ateliers mais c'était très dangereux. On
devait utiliser des machines dangereuses sans surveillance, on
était qu'entre détenus. J'ai voulu dénoncer ces conditions et
on m'a fait signer un papier qui disait que je ne voulais plus
travailler. Or, je voulais encore travaillé mais pas dans des
conditions aussi dangereuses. Depuis, j'ai perdu mon emploi".

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Hubert, 1 juin 2022

“Même pour ma demande de transfert, personne ne m'aide. Le SAD
met des plombes pour me répondre.”

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Hubert, 1 juin 2022

"Dans notre société on voit le criminel mais on ne cherche pas
à comprendre pourquoi un citoyen lambda a pu déraper. A ma sortie, j'avais tellement rien que je devais me
débrouiller. J'étais plus délinquant qu'avant d'entrer en
prison".

Personne internée anonyme, les Marronniers, 3 mai 2022

“Je suis interné depuis 2004 et je n'ai pas vu voir mon père
depuis 2018. Pour empêcher ma sortie, les médecins se basent
sur des sources qui datent de 2003… Je me sens condamné à mort. Mon voisin de chambre est là
depuis 47 ans… Quel est le danger d'un homme de 92 ans ?"

Personne détenue anonyme, prison de Saint-Hubert, 1 juin 2022

“Je suis détenu et témoin de Jéhovah. Il y en a 7 à Jamioulx. Le culte n’est pas reconnu par la prison, du coup les visites pour étudier les écrits sont considérées comme des visites classiques et non d’aumonier pour conseil spirituel. On n’ a déjà que 3 visites par semaines, ca oblige à faire un choix entre un proche et l’aumonier. Il ne peut rien faire rentrer en prison, pas de bible, brochures etc... C'est très mal vu par les
gardiens, qui disent que je fais partie d’une secte. Les protestants, évangélistes, cathos ont tous droit à leur
aumonier mais pas nous. Les premières pages des brochures envoyées par la poste sont déchirées pour masquer le fait que ça vienne des témoins de Jéhovah. Pareil pour les bibles, on déchire les premières pages. Un aumonier protestant a déjà été envoyé par un gardien, alors que je ne demandais pas à le voir, pour me dissuader d’être témoin de Jéhovah me dire que j'étais sur le mauvais chemin. Le partage de documents entre prisonniers est réprimé. La situation est similaire à Namur, où on
était neufs. Ici avec les 7 témoins on s’organise ensemble pour faire une étude des écrits tout les lundis. J'ai déjà alerté la commission de surveillance sur notre situation qui a alerté la prison mais rien n’a bougé ils sont impuissants.


Personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 27 avril 2022

"Il y a des cafards dans les cellules. On les piège avec une
bouteille de coca, il y en a bien une dizaine chaque jour. Tout
les aliments doivent être sous plastique pour éviter
l’invasion"

Personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 27 avril 2022

"On est à 5 dans une cellule. 4 sont dans des lits superposés, et 1 avec un matelas à terre. A un moment, j'ai été dans une cellule où on était 7. Quand je me plains du manque de place on me dit de faire une demande pour être à l’annexe psy. Mais tu peux pas avoir de rasoir, de glace, tu peux pas
cuisiner dans ta cellule… Tu as plus de place mais moins de liberté aussi."

Personne détenue anonyme, prison de Jamioulx, 27 avril 2022

"A la prison de Lantin, voilà 4 semaines
qu'un prisonnier attend le médecin. Soit les gardes ne rendent pas les fiches demandées, soit ils disent qu'on refuse la visite"

Proche de détenu, prison de Lantin, 26 avril 2022


"Mon compagnon est détenu à Mons depuis six mois. Ces dernières semaines, ça a été deux douches, voir une seule par semaine. Et une fois sur deux, il n’a pas d’eau chaude. Quand il se plaint, on lui répond ‘tu peux déjà être content d’avoir une douche’. Ce sont des êtres humains, pas des animaux !

Compagne de détenu, prison de Mons, 23 avril 2022


"Son avocat ne lui répond jamais. Ni à moi, sauf une fois. Il a fait appel à une AS pour demander des sorties pénitentiaires.
Mais elle n’est pas là avant une semaine. Et, ça fait déjà deux semaines qu’il attend sa réponse. Donc son dossier n’avance pas. Quand il y a eu son jugement, auquel il n’a pas pu se rendre, on l’a prévenu cinq jours plus tard ! Il a demandé un bracelet et/ou des travaux d’intérêts
généraux, ce qu’ils ont refusé. Avant, il fallait trois sorties exemplaires. Mais l’AS n’étant pas présente, ses trois sorties il ne les aura jamais ! Elle ne saura pas les
prévoir ni les valider. On ne lui donne pas de nouvelles de ses rapports.

Compagne de détenu, prison de Mons, 23 avril 2022


" Leur téléphone fixe de la cellule est cassé. Il a été puni parce qu’il avait un GSM, et c’était le seul moyen pour lui d’être en contact avec nous. Il a été puni 14 jours d’isolement en cellule pour ça : sans préau, sans visite, ou visite au carreau…"

Compagne de détenu, prison de Mons, 23 avril 2022

" Il s’est même fait punir trois jours parce qu’il a voulu
donner, sans rien demander en retour, un tiramisu à un autre détenu qui n’avait rien à manger! » Il avait fait du
tiramisu dans sa cellule, et l’a fait descendre dans une autre cellule. Il n’avait rien demandé en échange. Et pour ça, il
a été puni trois jours."

Compagne de détenu, prison de Mons, 23 avril 2022


" Ils ne sont pas tous [les agents ]comme ça. Mais quand je vais
rendre visite en prison, la dernière fois la machine m’a
mangé un euro. Quand j’ai demandé pour récupérer ma pièce, on m’a rigolé au visage. On devait avoir visite de 8h à 9h. La dame entre mais sans les détenus. Personne ne nous dit rien. On ne nous donne pas d’information. Ils sont finalement arrivés avec 15 minutes de retard, « parce qu’ils étaient en manque d’effectifs ».
Mais ce n’est pas à nous de payer les pots cassés !
La dernière VHS que l’on a eue, la semaine d’avant était
programmée et acceptée, et cette semaine elle n’était pas encodée. [ils y ont finalement eu accès].
Plein d’histoires qui font qu’il perd un peu le moral. Ce n’est pas évident, aussi bien pour lui que pour nous."

Compagne de détenu, prison de Mons, 23 avril 2022

"Il n’a aucun revenu et c’est très difficile d’envoyer des sous à la prison. Il ne les reçoit pas directement. Il faut parfois attendre une semaine. Quand il est entré en prison, ça a été très dur pour lui, parce qu’il n’avait rien. Il
n’a pas pu prévenir sa famille quand il est entré en prison. Il n’a pas pu appeler son avocat. Et les communications coûtent cher. Quant au courrier, il est lu"

Grand-mère de détenu, prison de Mons, 13 avril 2022

"Il a travaillé mais ensuite il a eu une période difficile. Et en entrant en prison, il a tout perdu : chômage, etc. Il ne sait pas se payer un avocat. [et moi je ne peux pas l’aider] L’AS de la commune était d’accord pour l’aider. Il a demandé
pour mettre un bracelet. Mais la justice tarde, tarde, tarde… Quand T. essaye de joindre son avocat, c’est toujours le
répondeur. Il va le voir très rarement. Il n’est pas défendu comme il devait être. "Ça me désole, parce que ils vont en
faire un meurtrier.""

Grand-mère de détenu, prison de Mons, 13 avril 2022

"À la prison, on lui donne des médicaments forts. Il les prend,
les garde et m’a dit ‘le jour où j’en ai vraiment marre,
je prends tout‘"

Grand-mère de détenu, prison de Mons, 13 avril 2022